La coqueluche est une infection aiguë des voies respiratoires basses caractérisée par des quintes de toux spasmodiques. Elle est causée par Bordetella pertussis.
La coqueluche est bénigne chez l’adulte et rarement diagnostiquée. Elle passe pour un rhume banal avec toux persistante pendant plus d’une semaine.
Chez le nouveau-né et le nourrisson, la maladie peut être très grave et nécessite souvent une hospitalisation.
La durée d’incubation est en moyenne de dix jours.
Elle se manifeste d’abord comme un rhume avec de la toux. La toux devient ensuite quinteuse. Les quintes sont violentes, accompagnées d’une sensation d’étouffement, entraînant une congestion du visage, et elles finissent par une reprise inspiratoire sifflante (« chant du coq »). Elles sont épuisantes et s’accompagnent souvent de vomissements. Chez le nourrisson, elles peuvent rendre difficile, voire impossible, l’alimentation. La période des quintes dure de deux à quatre semaines. La phase de convalescence dure plusieurs semaines.
On constate une absence de fièvre ou bien une fièvre modérée.
La coqueluche peut être mortelle chez le nourrisson à cause de complications broncho-pulmonaires, nutritionnelles et neurologiques. Elle est la première cause de mortalité par infection bactérienne entre l’âge de 10 jours et 2 mois.
Le taux d’incidence annuel chez les enfants de moins de 3 mois varie selon les années entre 200 et 800. Le taux de mortalité est de 1%.
Le germe pénètre dans l’organisme par voie aérienne et se fixe par ses fimbriae (hémagglutinine FHA) à la surface des épithéliums ciliés de la trachée et des bronches. Sous l’effet de la toxine pertussique, de l’adénylatecyclase et la cytotoxine trachéale, les mouvements des cils vibratiles sont paralysés. La bactérie peut alors se multiplier en surface, sans pénétrer dans la muqueuse et sans jamais occasionner de bactériémie. Les produits toxiques sont cependant libérés et il s’en suit une réaction inflammatoire locale, une perturbation du fonctionnement cellulaire (adénylate-cyclase), une hypersécrétion de mucus qui est éliminé par la toux avec les débris tissulaires et les bactéries (contagion).
Les quintes de toux apparaissent lors de la lyse massive des bactéries. Ce sont les toxines libérées alors en grande quantité qui sont responsables de ces quintes.
La coqueluche est hautement contagieuse. Le réservoir est strictement humain. La transmission est aérienne et se fait au contact d’une personne malade par les sécrétions émises par la toux.
La prévention est assurée essentiellement par la vaccination.
Elle est pratiquée à partir de l’âge de 2 mois chez les nourrissons (2 doses à un mois d’intervalle), suivi d’un rappel à 11 mois et d’un autre à 6 ans.
Avant l’introduction de la vaccination généralisée du nourrisson, la transmission de la maladie se faisant d’enfant à enfant. Cette vaccination bien suivie en France a permis un recul spectaculaire de la maladie chez les enfants.
Aujourd’hui c’est une transmission d’adolescent-adulte vers le nourrisson qui est observée. Un adulte ayant perdu son immunité protectrice (c’est à dire n’ayant pas eu de rappel de vaccination) est le plus souvent à l’origine de la contamination du nourrisson.
Des études montrent que dans la moitié des cas de coqueluche de l’enfant de moins de 1 an, la personne qui l’a contaminé est l’un de ses parents.
Pour prévenir la coqueluche du nourrisson, le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France recommande la vaccination à trois groupes de population :
Le calendrier vaccinal français 2016 recommande :
Le diagnostic est essentiellement clinique (quintes de toux associée à une hyperlymphocytose) et épidémiologique (notion de contage).
Bien qu’étant une infection des voies respiratoires basses, le diagnostic au laboratoire repose sur l’analyse d’une aspiration naso-pharyngée.
Le diagnostic bactériologique se heurte aux problèmes suivants :
Pour pallier à ces difficultés, les laboratoires privilégient le diagnostic par PCR en temps réel (remboursé par l’assurance maladie depuis le 15 février 2011). La sensibilité de ces tests dépasse les 90% alors qu’elle n’est que de 50 % pour la culture.
Le diagnostic par mise en culture de la bactérie doit cependant être maintenu afin de surveiller l’évolution antigénique des souches circulantes sous l’effet de la vaccination (mission du CNR des Bordetelles). Le prélèvement doit être fait dans les deux premières semaines de la maladie.
La culture de B. pertussis nécessite des milieux spécifiques qui doivent être préchauffés avant leur ensemencement (le germe redoutant le refroidissement).
Ces milieux comprennent de la céfalexine, qui inhibe de nombreuses bactéries à Gram positif et certaines bactéries à Gram négatif présentes dans la flore commensale.
Ils sont incubés à 35°C, en aérobiose dans une chambre humide pendant 7 à 10 jours. Notons qu’il ne faut pas incuber les boites en atmosphère enrichie en CO2.
Les boîtes sont examinées chaque jour à l’aide d’une loupe.
Après une durée d’incubation suffisante, les colonies de B. pertussis classiquement décrites « en gouttelettes de mercure » sont petites, blanches, bombées et brillantes. Sur milieu de Bordet Gengou au sang de mouton, les colonies de B. pertussis peuvent présenter une faible hémolyse ß.
Culture de Bordetella pertussis sur Regan-Lowe
© Becton, Dickinson and Company
B. pertussis se différencie de la plupart des petits bacilles à Gram négatif par sa culture sur milieux spécifiques et l’absence de culture sur gélose chocolat enrichie.
Son identification se fait désormais par spectrométrie de masse Maldi-Tof.
Les souches isolées doivent être envoyées au CNR des Bordetella pour identification, typage et antibiogramme.