Infection urinaire cas 7

ECBU

Contexte
Une patiente de 21 ans ressent des brûlures à la miction. Elle n’est pas enceinte, ne présente pas de fièvre, ne porte pas de sonde urinaire et ne prend pas de traitement antibiotique. Un test à la bandelette urinaire donne les résultats suivants :
Résultats de la bandelettes urinaires
bandelette urinaire Nitrites négatif et leucocyte estérase positif

Questions

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1. Interpréter la bandelette urinaire et indiquer si l’analyse doit être poursuivie. Justifier la réponse.

On considère la bandelette positive si une des deux recherches est positive. Ici la bandelette détecte la présence de leucocytes. Étant donné que la patiente est enceinte et que la bandelette est positive, il faut réaliser un ECBU.

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Bandelette urinaire
Résultats le premier jour de l'ECBU
Aspect de l’urine Légèrement trouble
Cytologie en cellule de Kova® slide
106 leucocytes/mL

Absence d’hématie. Quelques cellules urothéliales.

Absence de cylindre. Quelques cristaux (voir photo)

Gram sur le culot de centrifugation Petits coques à Gram positif isolés, par deux ou en amas irréguliers.

Questions

2. Commenter les résultats de l’analyse cytologique.

leucocytes = 106 /mL : il y a une réaction inflammatoire

Les quelques cristaux d’oxalate de calcium observés, reconnaissables par leur forme « en pointe de diamant » ou « vue de haut d’une pyramide » n’ont aucune signification pathologique.

Résultats des cultures après 24 h d'incubation à 37°C
Uriselect 4 Ensemencée avec la technique à l’anse calibrée de 10 µL.

Questions

3. Déterminer la bactériurie

Il faut comparer la densité de la culture sur la partie haute de la gélose à celles des étalons. La bactériurie est de 103 UFC/mL.

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Abaques de lecture dénombrement des germes urinaires
4. En fonction de l’aspect des colonies, orienter l’identification. Puis proposer les tests à réaliser sur les colonies obtenues.

La légère coloration rosée des colonies (ß galactosidase + et ß glucosidase -) pourraient induire en erreur en orientant l’identification vers Escherichia coli. Seulement la coloration rosée est ici plus pâle, et les colonies sont davantage bombées et plus petites que celles d’Escherichia coli. En outre, à la coloration de Gram sur le culot de centrifugation, il avait été observé des coques à Gram positif.

On peut s’assurer par une nouvelle coloration de Gram que les colonies obtenues sont bien des coques à Gram + et si c’est le cas, faire un test catalase.

Résultats obtenus Coques ronds à Gram positifs, isolés par deux et formant des amas irréguliers – catalase +
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Fiche technique de la gélose Uriselect4
5. Proposer un test pour poursuivre l’identification.

Le test catalase + oriente vers un Staphylocoque.

Une lecture attentive de la fiche technique d’Uriselect 4 montre que l’espèce Staphylococcus saprophyticus donne quelquefois des colonies légèrement rosées sur Uriselect 4.

On peut s’assurer de cette identification en ensemençant une galerie API STAPH associé à un contrôle de pureté.

En parallèle de cette galerie, une gélose Mueller Hinton a été ensemencée en nappe pour étudier la sensibilité à certains antibiotiques.

Résultats des cultures après 24 h d'incubation à 37°C

Profil de la galerie API STAPH

Étude de la sensibilité à certains antibiotiques de Staphylococcus saprophyticus

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Fiche technique de la gélose Uriselect4

6. Lire la galerie API STAPH et établir le code.

On observe un seule type de colonie sur le contrôle de pureté, la suspension utilisée pour ensemencer la galerie n’a pas été contaminée.

Document utile


Fiche technique de la galerie API STAPH

7. Saisir le code sur l’identifieur "api" et identifier la souche.

La galerie API Staph présente un profil de Staphylococcus saprophyticus avec un caractère PAL+ qui n’est présent que chez 14% des souches.

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Identifieur « api » d’UPBM le Lab (un grand merci à Antoine Gaudin et Jean-Noël Joffin !)
8. Expliquer pourquoi ce germe n’a pas été dépisté par la bandelette urinaire

Ce germe est nitrate réductase négative ce qui explique que la bandelette en J1 n’ait pas dépisté cette bactériurie.

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Bandelettes urinaires
9. Proposer un diagnostic

L’urine de la patiente contient des Staphylococcus saprophyticus. Cette espèce appartient au groupe I dans la classification des germes selon leur uropathogénicité. La bactériurie seuil pour ce groupe est de 103 UFC/mL . Pour cette patiente, avec une bactériurie de 103 UFC/mL, ce seuil a été atteint. La leucocyturie est de 106/mL. ce qui est supérieur au seuil de 104/mL. En outre elle présente les symptômes d’une infection urinaire.

Cette patiente présente donc une infection urinaire à Staphylococcus saprophyticus. Il faut réaliser un antibiogramme de cette souche. (tableau A ligne 1)

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Interprétation des résultats d’un ECBU
10. Justifier l’intérêt de tester la sensibilité à la nitrofurantoïne et à la novobiocine.

Les Staphylococcus présente une sensibilité naturelle à la nitrofurantoïne, cette sensibilité les différencie des Micrococcus.

Staphylococcus saprophyticus présente une résistance naturelle à la novobiocine, ce test est utilisé pour une orientation présomptive vers cette espèce.

Le profil obtenu (S à la nitrofurantoïne et R à la novobiocine) oriente vers un Staphylococcus saprophyticus (confirmé par le profil obtenu sur API STAPH)

11. Interpréter la sensibilité à la céfoxitine.

La céfoxitine est un antibiotique utilisé pour dépister les souches de staphylocoque présentant des PLP de faible affinité. Ces souches résistent à toutes les ß-lactamines et sont dites « méticillino résistantes ». La souche isolée ici est sensible à la céfoxitine. Elle n’a donc pas de PLP de faible affinité. Elle est dite «méticillino sensible».

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CASFM-EUCAST 2019
12. Interpréter la sensibilité à la pénicilline G.

La bordure de la zone d’inhition autour du disque de pénicilline G est flou. La souche ne sécrète donc pas de pénicillinase. Comme nous avons vu précédemment qu’elle n’avait pas non plus de PLP de faible affinité alors on peut dire que cette souche est sensible à toutes les bêta-lactamines.

FIN DE L’ÉTUDE DE CAS
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