Flore commensale vaginale

PLAN

 

Composition de la flore vaginale de la femme pubère non ménopausée

Les microorganismes présents dans la flore vaginale sont classés en trois groupes en fonction de leur concentration.

Tableau 1 : composition de la flore vaginale de la femme pubère non ménopausée

Notons que au sein de cette flore commensale, certaines bactéries des groupes II et III sont potentiellement pathogènes.

 

Variation en fonction de l’âge

Facteurs de variation

La répartition des différentes espèces au sein de la flore vaginale dépend essentiellement de facteurs hormonaux et plus particulièrement de l’importance des sécrétions d’œstrogènes. Deux cas limites peuvent se présenter :

  • 1er cas : forte activité hormonale

Une propriété bien connue des œstrogènes est de favoriser la constitution, au niveau du vagin, d’importantes réserves de glycogène. On parle d’imprégnation glycogénique de la muqueuse (Fig. 6). Ce glycogène est ensuite dégradé en acide lactique par les lactobacilles, ce qui maintient le pH vaginal à des valeurs très basses. Un tel environnement acide convient particulièrement aux lactobacilles et inhibe le développement des autres espèces. L’examen d’un frottis vaginal montrera une large prédominance des lactobacilles.

Figure 6

  • 2ème cas : l’activité hormonale est en sommeil

Dans ce cas, le glycogène est peu présent au niveau de la muqueuse et le pH vaginal assez élevé. Les lactobacilles sont alors rares et l’essentiel de la flore commensale. La flore apparaît constituée par les autres espèces bactériennes d’origine intestinale et cutanée (entérobactéries, entérocoques, bactéries anaérobies, Streptococcus agalactiae, Gardnerella vaginalis, staphylocoques..) mais en quantité assez limitée en général.

Évolution dans le temps

  • À la naissance : la persistance chez la fillette des œstrogènes transmis par la mère en période fœtale explique que cette flore soit presque exclusivement composée de lactobacilles.
  • De la naissance à la puberté : après disparition des œstrogènes d’origine maternelle, le taux d’hormones reste faible et le pH vaginal plus élevé. La flore est alors variée et équilibrée bien qu’assez peu abondante (entérobactéries, entérocoques, bactéries anaérobies, Streptococcus agalactiae, Gardnerella vaginalis, staphylocoques..).
  • Chez la femme pubère non ménopausée : cette période se caractérise par une forte production d’œstrogènes et un pH vaginal bas. La flore est de nouveau dominée par les lactobacilles, sauf parfois après les règles où un certain polymorphisme est souvent observé.
  • Après la ménopause : le tarissement des sécrétions hormonales explique le retour à un pH vaginal élevé idem et une flore commensale variée et équilibrée.

Rôle protecteur des Lactobacillus au niveau vaginal

Les Lactobacillus inhibent la croissance des pathogènes

  • en créant un environnement acide qui protège le vagin de la colonisation par des germes pathogènes. Seules les levures ne sont pas sensibles à cette acidité. Cette acidification résulte de la fermentation du glycogène en acides organiques (acide lactique essentiellement).
  • en produisant de puissants oxydants par réduction incomplète du dioxygène en peroxyde d’hydrogène (H2O2) et anion superoxyde (O2). Ces produits sont toxiques pour les bactéries, comme les anaérobies strictes, qui ne possèdent pas de système de détoxification (catalase, peroxydase, super oxyde dismutase = SOD)
  • en produisant des bactériocines qui agissent sur la plupart des pathogènes vaginaux en formant des pores dans leur membrane cytoplasmique.

Les Lactobacillus inhibent l’adhésion des pathogènes

  • en se fixant avec une meilleure affinité aux cellules épithéliales ;
  • en sécrétant des biosurfactants, comme la surlactine, molécules amphiphiles qui créent un film à la surface des cellules épithéliales empêchant ainsi l’adhésion des pathogènes.

Les Lactobacillus inhibent l’expansion des pathogènes

  • L. gasseri sécrète une protéine qui provoque la migration des macrophages facilitant ainsi l’élimination des pathogènes.
  • Certains lactobacilles stimulent les monocytes qui sécrètent des substances pro-inflammatoires dont TNF alpha, IL6 et IL10.

Les facteurs de déséquilibre de la flore vaginale

Une flore vaginale équilibrée est une flore dominée par les lactobacilles chez la femme pubère non ménopausée.

Les facteurs susceptibles de rompre cet équilibre et donc d’entrainer des infections sont multiples : les antibiotiques (sauf le métronidazole et les quinolones), les antifongiques, les spermicides, les diaphragmes, les stérilets, les douches vaginales, les pantalons serrés, la multiplicité des partenaires sexuels et le tabac.

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