L’acidité gastrique est un premier rempart contre les bactéries exogènes. Ainsi, les bactéries introduites par les aliments et la salive ne peuvent se multiplier dans l’estomac et y meurent pour la plupart. Seuls subsistent, en très petit nombre, des Streptococcus et des Lactococcus (concentration comprise entre 102 et 103 UFC/g). Notons qu’Helicobacter pylori, une espèce responsable d’ulcère gastrique est capable de survivre dans cet environnement très acide.
Les sujets gastrectomisés (ablation de l’estomac) et les sujets dénutris (ph gastrique moins acide) ne bénéficient pas de ce premier rempart et sont plus vulnérables aux infections intestinales.
De l’estomac au colon, le nombre de bactéries va en croissant. Les bactéries anaérobies strictes apparaissent au niveau de l’iléon et deviennent ensuite largement majoritaires.
Fig.5 : Flore microbienne du tube digestif
© Canopé
Le colon de l’homme est peuplé d’une flore commensale abondante et variée : environ 1011 bactéries par gramme de matière fécale et 450 espèces différentes.
Les bactéries s’implantent dès la naissance pour donner une flore endogène qui devient stable à partir de l’âge d’un an. Selon l’âge, la composition de la flore du colon est la suivante :
Fig.6 : Frottis de selles coloré au Gram (X1000)
© Pascal Fraperie
On parle de déséquilibre de flore lorsqu’une de ces flores devient majoritaire (> à 90%) : invasion par un microorganisme pathogène ou sélection d’une souche multi-résistante après un traitement antibiotique.
La flore commensale joue deux rôles importants :
Premièrement elle exerce un « effet de barrière » ou « résistance à la colonisation » en s’opposant à l’implantation de microorganismes exogènes quotidiennement ingérés et potentiellement pathogènes. On explique cet effet barrière par des mécanismes complexes et multiples :
Remarque : certains traitements antibiotiques, en bouleversant la flore commensale, réduisent cet effet barrière.
Deuxièmement, la flore a un rôle nutritif. En dégradant de nombreux nutriments (protéines, stérols, lipides membranaires, glucides non digestibles comme la cellulose,) elle produit des métabolites qui sont ensuite assimilés. En outre, elle synthétise plusieurs vitamines (en particulier B12, K).