ECBU
Aspect de l’urine | Trouble |
EF objectif x40 en cellule de Malassez | 107 leucocytes/mL
106 hématies/mL Assez nombreuses cellules urothéliales Très nombreux cristaux (voir photo) et quelques cylindres granuleux et leucocytaires. |
Gram sur le culot de centrifugation | Amas de petits bacilles à Gram positif |
CLED |
Ensemencée avec la technique à l’anse calibrée de 10 µL.
Pas de culture |
Gélose au sang incubée sous atmosphère enrichi en CO2 | Très fine culture |
CLED |
Ensemencée avec la technique à l’anse calibrée de 10 µL.
Minuscules colonies grisâtres lactose – 106 UFC/mL |
Gélose au sang incubée sous atmosphère enrichi en CO2 | Petites colonies blanchâtres, opaques, lisses, convexes et non hémolytiques. |
Questions
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Les cristaux observés ont une forme de « couvercle de cercueil ». Ce sont des cristaux de phosphate ammoniaco-magnésien (également appelé struvite). Leur présence est anormale. On les observe en particulier dans les urines alcalines.
Le germe présent dans cette urine cultive lentement. La présence de petits bacilles à Gram positif associée à une culture lente oriente vers une corynébactérie. C’est pourquoi les boites ont été réincubées 24h de plus sous une atmosphère enrichie en CO2
Réaliser un Gram et un test catalase sur les colonies non hémolytiques.
Coccobacilles à Gram positif, groupés en V ou en palissades, catalase +. |
Ensemencer une galerie API CORYNE et un contrôle pureté sur gélose au sang.
On pourrait aussi les identifier par spectrométrie de masse MALDI-TOF.
Lecture du contrôle de pureté sur gélose au sang = un seul type de colonie.
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On observe un seule type de colonie sur le contrôle de pureté, la suspension utilisée pour ensemencer la galerie n’a pas été contaminée.
Document utile |
La galerie API CORYNE présente un profil caractéristique de Corynebacterium urealyticum .
Liens utiles |
Identifieur « api » d’UPBM le Lab (un grand merci à Antoine Gaudin et Jean-Noël Joffin !) |
Corynebacterium urealyticum appartient au groupe 2 des germes urinaires. Le seuil d’uropathogénéicité est de 104 UFC/mL.
Sa concentration dans cette urine est de 106 UFC/mL ce qui est supérieur au seuil.
En outre la leucocyturie est de 107 leucocytes/mL, ce qui est largement supérieur au seuil de 104 leucocytes/mL.
Ce patient fait donc une infection urinaire à Corynebacterium urealyticum. (tableau B ligne 1). Il faut réaliser un antibiogramme.
Liens utiles |
Interprétation des résultats d’un ECBU |
Il était important d’identifier cette souche car le groupe d’uropathogénicité des corynébactéries varie selon les espèces. Ainsi Corynebacterium urealyticum appartient au groupe 2 d’uropathogénicité alors que les autres espèces de corynébactéries appartiennent au groupe 4 d’uropathogénicité. Quand ces dernières sont retrouvées dans les urines, ce sont généralement des contaminants provenant de la flore commensale de l’urètre distale.
Cette espèce possède une uréase. Or l’uréase hydrolyse l’urée présente dans l’urine, ce qui entraine une alcalinisation de l’urine. Le pH alcalin favorise la formation de cristaux de phosphates ammoniaco-magnésiens.
FIN DE L’ÉTUDE DE CAS |