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Infection urinaire cas 4

 

ECBU

Contexte
Patiente de 80 ans, paraplégique, hospitalisée pour une grippe depuis 10 jours. Elle porte une sonde urinaire. La patiente ne présentait plus de fièvre depuis 6 jours et présente à ce jour une fièvre à 39°C accompagnée de frissons.

Résultats le premier jour d'analyse de l'urine
Aspect de l’urine Trouble
Cytologie en cellule de Kova® slide
En moyenne 8 leucocytes par petit carré d’une lame Kova® slide

Quelques hématies, assez nombreuses cellules probablement tubulaires.

Nombreux cylindres leucocytaires et granuleux. Absence de cristaux.

Gram sur le culot de centrifugation Quelques bacilles à Gram négatif
Résultats des cultures après 24 h d'incubation à 37°C
Uriselect 4 Ensemencée avec la technique à l’anse calibrée de 10 µL.

Uriselect4 Escherichia coli Pseudomonas aeruginosaRegardez bien il y a deux types de colonies !

Questions

Pour faire apparaitre la réponse, cliquez sur la question !

 

1. Indiquer les tests que doit effectuer le technicien sur la culture obtenue.

Sur les colonies roses : un test indole

Sur les colonies incolores : un Gram et un test enzymatique d’orientation.

Les résultats obtenus sont les suivants :

colonies roses indole +
colonies incolores bacilles à Gram négatifs, fins, droits et aux extrémités arrondies – oxydase +
Liens utiles
Fiche technique de la gélose Uriselect4

 

 

 

 

2. Proposer une orientation de l’identification ainsi que les tests nécessaires à leur identification.

Les colonies roses sont des bacilles Gram négatif ß galactosidase + ß glucosidase -. Ces résultats orientent vers E. coli. Avec un test indole +, on identifie E.coli.

Les colonies blanches sont des bacilles Gram négatif ß galactosidase –, ß glucosidase – et oxydase + : orientation vers Pseudomonas et genres apparentés. On peut poursuivre l’identification avec une galerie Api 20NE associée à un contrôle de pureté.

 

 

 

3. Déterminer la leucocyturie et commenter les résultats de l’analyse cytologique.

Comme on a compté dans 1 petit carré, il faut multiplier le résultat obtenu par 90 pour obtenir la leucocyturie en leucocytes/µL soit 8 x 90 = 720 leucocytes/µL et donc 7,2.105 leucocytes/mL

Cependant, comme la patiente porte une sonde urinaire, ce paramètre n’est pas exploitable.

La présence de cellules probablement tubulaires mais surtout celle de cylindres granuleux et leucocytaires oriente vers une infection haute = pyélonéphrite.

Liens utiles
Cellule de Malassez
 

 

 

 

 

 

 

 

Résultats des tests effectués sur les colonies incolores
Lecture du contrôle de pureté = un seul type de colonie

API 20NE Pseudomonas aeruginosa
Profil de la galerie API 20NE ensemencée avec les colonies incolores

antibiogramme Pseudomonas aeruginosaAntibiogramme des colonies incolores

TIC = Ticarcilline –  CAZ = Ceftazidime  –  IPM = Imipenem  –  GM = Gentamicine  –  CIP = Cirpofloxacine  –  CS = colistine

 

4. Lire la galerie API 20 NE et établir le code.

On observe un seule type de colonie sur le contrôle de pureté, la suspension utilisée pour ensemencer la galerie n’a pas été contaminée.

Profil API 20NE Pseudomonas aeruginosa

Document utile
API 20NE Pseudomonas aeruginosa

fiche lecture API 20NE

Fiche technique de la galerie API 20 NE

 

5. Saisir le code sur l’identifieur "api" et identifier les colonies incolores d’Uriselect 4.

La galerie API 20NE présente un profil caractéristique de Pseudomonas aeruginosa.

Liens utiles
Identifieur « api » d’UPBM le Lab (un grand merci à Antoine Gaudin et Jean-Noël Joffin !)

 

 

 

 

6. Commenter les résultats de l’analyse bactériologique et conclure

Escherichia coli fait partie du groupe 1 des germes urinaires et Pseudomonas aeruginosa du groupe 2.

Chez un porteur de sonde urinaire, les seuils de bactériurie sont les mêmes quel que soit le groupe d’uropathogénicité. Ici la patiente présente des symptômes, le seuil de 105 UFC/mL, est atteint pour ces deux germes, on peut conclure à une infection bimicrobienne sur sonde urinaire. La présence de cylindres granuleux et leucocytaires indiquent que l’infection affecte les reins. C’est une pyélonéphrite. (tableau B ligne 1).

Liens utiles
Abaque de lecture du dénombrement des germes urinaires

Interprétation des résultats d’un ECBU

 

 

 

7. Déterminer si le germe qui forme des colonies incolores présente des résistances naturelles aux antibiotiques testés.

Comme nous l’avons vu précédemment cette souche est un Pseudomonas aeruginosa. Cette espèce ne présente pas de résistance naturelle aux antibiotiques testés.

Liens utiles
CASFM-EUCAST 2019
8. Étudier la sensibilité aux antibiotiques testés du germe qui forme des colonies incolores.

La souche de Pseudomonas aeruginosa n’a pas acquis de résistance aux antibiotiques testés.

Attention en mesurant le diamètre d’inhibition autour du disque de ceftazidime.

On note un antagonisme entre ces deux antibiotiques. En effet l’imipenem est un fort inducteur de la synthèse de la céphalosporinase naturelle. Ainsi en présence d’imipenem, la souche sécrète davantage de céphalosporinase. Par conséquence, entre les deux disques, la ceftazidime diffuse moins loin que de l’autre côté car elle est hydrolysée par la céphalosporinase. La bordure de la zone d’inhibition est ainsi plus proche du disque de ceftazidime en présence d’imipenem.

Cet antagonisme rend difficile la mesure du diamètre d’inhibition autour de la ceftazidime : il faut mesurer un rayon d’inhibition en partant du centre du disque jusqu’au bord de la zone d’inhibition dans la direction opposé au disque d’imipenem puis le multiplier par 2.

La photo ci-dessous, prise sur une autre boite, montre comment mesurer ce rayon.

antagonisme imipenem ceftazidime pseudomonas céphalosporinase

Résultats de l'antibiogramme de la souche d'Escherichia coli
Lecture du contrôle de pureté = un seul type de colonie

antibiogramme coli
Antibiogramme de la souche d’Escherichia coli

AMX = Amoxicilline – TIC = Ticarcilline – CF = Céfalotine – CTX = Céfotaxime- GM = Gentamicine – CIP = Cirpofloxacine – AMC = Amoxicilline + acide clavulanique

9. Expliquer la différence de diamètre d’inhibition autour des disques AMX et AMC sur l’antibiogramme de la souche d’Escherichia coli.

Le disque d’AMC contient de l’acide clavulanique, un inhibiteur de pénicillinase. La zone d’inhibition autour du disque d’AMC montre que l’acide clavulanique a restauré partiellement l’activité de l’amoxicilline. Cette souche sécrète donc une enzyme hydrolysant les pénicillines qui est inhibée par l’acide clavulanique. Le diamètre autour du disque d’amoxicilline + acide clavulanique est comprise entre les deux diamètres critiques. La souche présente donc une résistance intermédiaire à cette association.

 

 

 

10. Déterminer si la souche d’Escherichia coli présente des résistances naturelles aux antibiotiques testés.

Comme vu précédemment cette souche est un Escherichia coli. Cette espèce est naturellement sensible aux antibiotiques testés ici

Liens utiles
CASFM-EUCAST 2019

 

 

 

11. Identifier le phénotype de résistance aux ß-lactamines de la souche d’Escherichia coli.

Cette souche résiste à l’amoxicilline, la ticarcilline, la céfalotine et l’association amoxicilline + acide clavulanique (résistance intermédiaire pour cette dernière). Ce sont donc des résistances acquises. Comme elle demeure sensible au céfotaxime, elle n’a pas acquis de BLSE.

Ce ne peut être le phénotype céphalosporinase bas niveau car elle serait sensible à la ticarcilline.

Ce ne peut pas être le phénotype céphalosporinase haut niveau car elle serait résistante au céfotaxime.

Ni le phénotype pénicillinase bas niveau car elle serait sensible à la céfalotine et à l’association amoxicilline + acide clavulanique.

Ce ne peut pas être le phénotype pénicillinase TRI car elle serait sensible à la céfalotine.

C’est ici le phénotype pénicillinase haut niveau. Le niveau de sécrétion de cette pénicillinase est suffisant pour rendre la bactérie résistante à la céfalotine et à l’association amoxicilline + acide clavulanique.

 

 

 

FIN DE L’ÉTUDE DE CAS

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