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Infection bronchopulmonaire cas 3

 

Examen cytobactériologique des sécrétions bronchopulmonaires

Contexte

Un homme de 82 ans présente une forte fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. Il est hospitalisé en urgence et, après avoir observé la radiographie des poumons, le médecin diagnostique une pneumonie. Un ECBC est prescrit.

Résultats le premier jour d'analyse du crachat
Aspect du crachat
Mucopurulent et hémoptoïque
Gram objectif
X100
Présence de nombreux diplocoques Gram positif  largement majoritaires

 

MGG objectif x10 15 cellules épithéliales pharyngées par champ

Plus de 25 granulocytes par champ

Rares cellules bronchiques et nombreux macrophages alvéolaires

 

Questions

Pour faire apparaitre la réponse, cliquez sur la question !

 

1. Indiquer si ce crachat remplit les conditions nécessaires à une analyse bactériologique.

Le crachat a été modérément contaminé par la salive (15 cellules épithéliales pharyngées/champ).

Le nombre de granulocytes par champ est supérieur à 25, ce qui indique que le prélèvement provient probablement du foyer infectieux. Les nombreux macrophages alvéolaires confirme cela.

Selon la classification de Murray et Washington, c’est un crachat de classe 4 donc de qualité acceptable. Il peut être mis en culture.

Liens utiles
Évaluation de la qualité du prélèvement

 

 

 

Résultats des cultures après 24 h d'incubation à 37°C. Les géloses ont toutes été ensemencées avec 10 µL d'une des dilutions du crachat.
Dilution finale à 10-1 Dilution finale à 10-3
BCP Une centaine de colonie de différents types
(lactose + et lactose -)
1 colonie Lactose +

et 1 colonie Lactose –

Gélose au sang + ANC sous atmosphère enrichie en CO2 Culture riche de colonies alpha hémolytiques 220 colonies alpha hémolytiques
Gélose chocolat enrichie sous atmosphère enrichie en CO2 Non ensemencée 250 colonies identiques entourées d’un halo verdâtre

 

 

2. Estimer la concentration des différents germes présents dans ce crachat.

1 colonie obtenue après avoir déposé 10 µL du crachat dilué à 10-1 correspond à une concentration de 103 UFC/mL

1 colonie obtenue après avoir déposé 10 µL du crachat dilué à 10-3 correspond à une concentration de 105 UFC/mL

Pour ce calcul, on utilise la formule suivante : C = (n/V) x (1/dilution)
Ainsi pour n = 1 (une colonie) ; V = 10 µL soit 10-2 mL et dilution = 10-3
on trouve C = (1/10-2) x (1/10-3) = 105 UFC/mL.

Les germes ayant formé une centaine de colonies sur la gélose BCP ensemencée avec le crachat dilué à 10-1 et 2 colonies sur la gélose BCP ensemencée avec le crachat dilué à 10-3 sont très probablement les mêmes.  La concentration de chacun de ces deux germes (un lactose + et l’autre lactose -) est d’environ 105 UFC/mL.

La gélose chocolat enrichie est une gélose non sélective et plus riche que la gélose au sang. Ainsi tous les germes cultivant sur une gélose au sang + ANC sont capables de se développer sur une gélose chocolat enrichie. Comme nous observons un seul type de colonie sur chacune de ces deux géloses, on peut conclure que c’est le même germe qui a cultivé à la fois sur la GS + ANC et la gélose chocolat enrichie. La concentration de ce germe dans le crachat est voisine de 2,5. 107 UFC/mL

 

 

 

 

3. Indiquer les tests que doit effectuer le technicien en Jour 2.

Il faut étudier seulement les colonies ayant cultivée sur gélose au sang + ANC ou gélose chocolat enrichie car la concentration de ce germe est supérieurE à 107 UFC/ml

  • Effectuer un Gram
  • Rechercher la catalase
Résultats obtenus par le technicien
Sans surprise, le Gram confirme que ces colonies correspondent à des coques à Gram positif en diplocoques ou courtes chainettes. C’est à dire aux bactéries majoritaires observées à l’examen microscopique du crachat.

Ce germe est catalase -.

 

 

 

 

4. Orienter l’identification du germe et proposer un test rapide pour l’identifier

Coques à Gram positif, catalase négative, alpha hémolytique et isolé d’un crachat, on peut penser à un Streptococcus pneumoniae (pneumocoque).

Pour s’en assurer, il est possible de faire un test d’agglutination mettant en évidence les antigènes capsulaires de Streptococcus pneumoniae.

Résultats obtenus par le technicien

dryspot pneumoRésultat du test d’agglutination DrySpot Pneumo

 

 

 

 

 

5. Interpréter le test rapide précédent.

Il n’y a pas d’agglutination dans la partie « Control ». Le contrôle négatif est donc valide, on peut alors lire le test.

On observe une agglutination dans la partie « Test ». Le germe est bien un Streptococcus pneumoniae.

Liens utiles
Fiche technique du DrySpot Pneumo
6. Expliquer pourquoi on ne retrouve pas environ 200 colonies sur la gélose BCP ensemencée avec la dilution 10^-3

La gélose BCP est non sélective mais elle est pauvre.

Streptococcus pneumoniae est un germe exigeant, incapable de cultiver sur cette gélose.

 

 

 

 

7. Proposer un test pour déterminer si ce germe présente une sensibilité diminuée à la pénicilline G.

Il faut mesurer sur gélose MH-F, le diamètre d’inhibition autour d’un disque d’oxacilline à 1µg.

Résultats obtenus par le technicien

Extrait de l’antibiogramme de la souche de Streptococcus pneumoniae

Liens utiles
CASFM-EUCAST 2019

 

 

 

 

 

8. Lire et interpréter l’extrait de l’antibiogramme précédent.

On observe une large zone d’inhibition autour du disque d’oxacilline 1 µg dont il n’est pas possible de mesurer directement le diamètre.

Il faut mesurer le rayon (en partant du centre du disque jusqu’au bord de la zone d’inhibition).

On obtient ici 17 mm soit un diamètre d’inhibition de 34 mm. C’est supérieur à 20 mm. Ce pneumocoque est donc sensible aux bêta-lactamines.

 

 

 

 

FIN DE L’ÉTUDE DE CAS

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