Examen cytobactériologique des sécrétions bronchopulmonaires
Un homme de 45 ans, sous traitement immunosupresseur, est hospitalisé en urgence. Il présente une forte fièvre et des difficultés respiratoires. Après avoir observé la radiographie des poumons, le médecin diagnostique une pneumonie intersticielle. L’analyse d’un lavage bronchoalvéolaire (LBA) est prescrit.
Examens microscopiques après cytocentrifugation du prélèvement | |
Gram objectif X100 | Flore monomorphe composée d’assez nombreux bacilles à Gram positif ramifiés |
MGG objectif x10 | Nombreux macrophages alvéolaires, nombreux granulocytes neutrophiles, absence de cellules épithéliales pharyngées |
Questions
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L’absence de cellules épithéliales pharyngées indique qu’il n’y a pas eu pas de contamination salivaire.
La présence de nombreux macrophages alvéolaires et de granulocytes neutrophiles est le signe d’une infection du parenchyme pulmonaire.
Dilution finale à 10-1 | |
BCP | Pas de culture |
Gélose au sang + ANC sous atmosphère enrichie en CO2 | Pas de culture |
Gélose chocolat enrichie sous atmosphère enrichie en CO2 | Pas de culture |
Gélose BCYE | Pas de culture |
Gélose GVPC | Pas de culture |
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Pour les deux tests, nous observons une ligne sur la bandelette au niveau de la zone contrôle. Les deux tests sont donc interprétables.
Ils ne présentent pas de ligne au niveau de la zone test, ici nommée « SAMPLE ».
L’urine ne contient donc pas d’antigènes de Streptococcus pneumoniae ou de Legionella pneumophila.
La flore étant monomorphe, le bacille Gram positif observé semble être l’agent pathogène. Sa morphologie et le contexte clinique oriente vers une infection à Nocardia.
L’absence de culture s’expliquerait alors par la lenteur du développement des Nocardia.
Remettre à incuber la totalité des milieux, guetter l’apparition d’une culture chaque jour pendant 15 jours.
Dilution finale à 10-1 | |
BCP | Une cinquantaine de colonie sur chaque milieu. Elles sont blanches, mates, d’aspect poudreux, s’incrustant dans la gélose. La culture présente une odeur de terreau |
Gélose au sang + ANC sous atmosphère enrichie en CO2 | Une cinquantaine de colonie sur chaque milieu. Elles sont blanches, mates, d’aspect poudreux, s’incrustant dans la gélose. La culture présente une odeur de terreau |
Gélose chocolat enrichie sous atmosphère enrichie en CO2 | Une cinquantaine de colonie sur chaque milieu. Elles sont blanches, mates, d’aspect poudreux, s’incrustant dans la gélose. La culture présente une odeur de terreau |
Gélose BCYE | Une cinquantaine de colonie sur chaque milieu. Elles sont blanches, mates, d’aspect poudreux, s’incrustant dans la gélose. La culture présente une odeur de terreau |
Gélose GVPC | Une cinquantaine de colonie sur chaque milieu. Elles sont blanches, mates, d’aspect poudreux, s’incrustant dans la gélose. La culture présente une odeur de terreau |
Les colonies sont identiques sur chacun des milieux, il s’agit du même germe.
Le délai de croissance et l’aspect des cultures orientent vers le genre Nocardia.
La souche doit être envoyée à l’observatoire français des nocardioses à Lyon, pour s’assurer que c’est une Nocardia, identifier avec précision l’espèce et faire son antibiogramme.
La concentration dans le crachat de ce germe est voisine de 5. 103 UFC/mL.
Pour ce calcul, on utilise la formule suivante : C = (n/V) x (1/dilution)
Ainsi pour n = 1 (une colonie) ; V = 100 µL soit 10-1 mL et dilution = 10-2
on trouve C = (50/10-1) x (1/10-1) = 5. 103 UFC/mL.
La concentration est de 5.103 UFC/mL. C’est inférieur au seuil de 104 UFC/mL retenu pour les LBA. Mais les Nocardia font partie des espèces dont la présence peut être pathologique en dessous de ce seuil.
FIN DE L’ÉTUDE DE CAS |